mardi 1 mars 2011

Paul Bowles : L'EDUCATION DE MALIKA, Gallimard, Folio, 2010

Un nouvelle extraite du recueil "Réveillon à Tanger" que les éditions Gallimard ont décidé de publier séparément, car, selon l'excellente préface signée Claude Nathalie Thomas, "Bowles avait toujours souhaité une publication isolée, sans que ce texte soit accolé à l'un de ses nombreux recueils de nouvelles." "Dune certaine manière, dit-il, cette histoire est le contraire de la plupart de mes autres oeuvres de fiction".
En effet, pour une fois, "l'étranger", n'est pas un Européen "perdu" au Maroc, mais une Marocaine, qui parce qu'elle a accepté de monter dans la voiture d'un photographe, pense plus facile de le suivre, plutôt que de rentrer chez elle et d'affronter la colère de sa mère.
Suit un périple qui la mène de Tanger à Los Angeles, en passant par Madrid, Paris, Cortina et Lausanne. Rien de concret dans tout cela; tout semble se dérouler comme dans un conte, où la réalité de la situation n'a pas beaucoup d'emprise sur la soif d'apprendre de Malika, qui se laisse porter par les rencontres, sans pour autant n'en négliger aucune. Elle a l'insouciance de sa jeunesse et de son ignorance du monde.
Ce n'est certainement pas par ce livre qu'il faut commencer à aborder Paul Bowles, au risque de passer à côté de ce regard qu'il a porté sur lui-même d'abord et sur le monde ensuite. Mais, a contrario, Malika pourrait bien être le négatif (au sens photographique) de ce grand voyageur et nous en révéler la naïveté et parfois les craintes, face à des sociétés nouvelles pour lui.
"L'aspect de Los Angeles confirma Malika dans son idée qu'elle avait laissé derrière elle tout ce qui était compréhensible, et qu'elle se trouvait à présent dans un endroit complètement différent, dont elle ne pouvait saisir les règles."
"Cette nuit-là, allongée dans l'obscurité, attentive aux hurlements des sirènes de police, elle fut assaillie à nouveau par la sensation qui s'était emparée d'elle dans l'avion, celle d'être partie trop loin et d'avoir perdu tout possibilité de retour."


2 commentaires:

  1. Ah ! Tu titilles mon envie de relire Bowles ...

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  2. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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